Le FIBD dit ne pas pouvoir “refaire l’histoire de la BD” et n’a clairement pas l’intention de la moderniser !

Notre appel au boycott a trouvé un grand soutien depuis hier, et nous remercions tou-te-s les auteur-e-s qui ont refusé de voter pour le Grand Prix 2016. Merci également aux auteurs nominés qui ont entendu notre cause et l’ont soutenue en se désistant de la liste.

Diverses polémiques font la joie des médias et réseaux sociaux depuis hier. Nous regrettons particulièrement certains mensonges éhontés d’un côté, une mauvaise foi massive de l’autre, de la part du FIBD. Ou plutôt de Franck Bondoux, son directeur délégué général.
À cela nous voulons répondre brièvement et poser une question qui brûle toutes les lèvres aujourd’hui.
Sur le site du FIBD, on peut lire depuis aujourd’hui que le Festival “aime les femmes”. Ah, ouf alors ! C’est bien tout ce que nous voulions, nous les femmes… qu’on nous rassure qu’on nous aime. Merci !
Nous ne reviendrons pas sur tout ce que le Festival démontre avoir fait pour nous les femmes ou pour la cause féministe à travers leur article. Ce qui est dérangeant c’est que Franck Bondoux nous demande de regarder ailleurs en continuant de déclarer publiquement des choses telles que “On ne va pas instaurer des quotas. Le critère doit-il être absolument d’avoir des femmes ? Le Festival reflète la réalité de cet univers.
Si pour lui absolument aucune femme dans le monde ne mérite de figurer sur la liste des nominés 2016 et que ça, c’est le reflet de la réalité de la bande dessinée mondiale aujourd’hui, il est temps pour Franck Bondoux de changer de métier.
Vouloir par la même occasion nous faire avaler que les auteurs nominés sont des artistes qui “réalisent des créations depuis plusieurs décennies” alors que plusieurs Grands Prix n’avaient pas encore atteint la quarantaine lors de leur élection, il y a de quoi se demander si on ne se fiche pas davantage de nous. Encore cette année au moins un nominé n’a pas plus de 37 ans.
Enfin nous regrettons particulièrement que Franck Bondoux ait déclaré à BFMtv que “le festival a invité “officieusement” le collectif des créatrices à dresser la liste de femmes susceptibles d’être éligibles au Grand Prix.“, en stipulant : Dans les suggestions, je n’ai pas vu la liste de 5 ou 10 noms incontournables. Nous nous élevons contre ce mensonge éhonté. Si Franck Bondoux nous a bien demandé de fournir une liste, nous avons refusé de donner des noms par cette explication :

message-proposition

Comme nous le réaffirmions dans cet email, notre Collectif vise à une conscientisation du sexisme et des inégalités.
Elles existent.
Nominer des femmes pour saluer leur travail devrait couler de source. Placer des femmes à des postes décisionnaires ne devrait pas poser question. Le fait est qu’il était bien peu malin de la part d’un festival qui a si peu de transparence sur son règlement, ses comités décisionnaires et sa gestion interne de faire une bêtise aussi grosse que celle que nous avons pointée hier par notre appel au boycott. On voudrait nous faire croire que ce sont les auteur.e.s qui votent pour le Grand Prix. Or, les auteur.e.s élisent trois pairs parmi une liste pré-établie, et quelqu’un d’autre aura le mot final pour départager ces finalistes.
Étant donnée l’ampleur des enjeux financiers et de notoriété que cette élection représente, tout le monde se demande depuis hier : qui donc établit ces listes ? Qui élit vraiment le Grand Prix ?

Nous attendons tou.te.s les prochaines décisions du FIBD, qui seront importantes.